De la Quarantaine à la cinquantaine !

   La quarantaine et la cinquantaine ! Non, ce n’est pas l’âge moyen des paroissiens de Vaulx !

Mais, au moment où la vie redevient à peu près normale, je voudrais faire un petit coucou au temps, ce temps qui a pu paraître si long à certains pendant le confinement. Le Coronavirus a réveillé ce mot un peu oublié : la Quarantaine ! quarante jours pendant lesquels les personnes étaient mises à l’isolement pour empêcher une épidémie de se propager. Dans le cas du Corona, cette « quarantaine » a souvent été évaluée à une « quinzaine » qui serait le temps nécessaire à l’incubation du virus.

                Ce mot quarantaine a évidemment pour nous un autre sens. Nous avons vécu la quarantaine du Carême, ce temps de préparation à la montée de Jésus à Jérusalem pour y vivre sa passion, sa mort et sa résurrection A partir de Pâques nous avons commencé une autre « quarantaine », le temps pascal, celui où le Ressuscité s’est montré vivant à ses amis, à ses disciples. Temps à la fois long et court, mais il a bien été nécessaire pour que les Apôtres passent du doute à la foi, de la tristesse à la joie, des questions à cette affirmation : « C’est bien vrai, le Seigneur est ressuscité ! » Après cette quarantaine, il les a quittés en leur donnant rendez-vous : « Je m’en vais, mais je reviendrai vers vous ! » et aussi en leur donnant une Mission : « Allez dans le monde entier, proclamez la bonne nouvelle à toute créature ».

     Et cette deuxième quarantaine devient une cinquantaine : « Quand arriva la Pentecôte, au terme des 50 jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble… » C’est le don de l’Esprit Saint, qui va transformer les Apôtres, enfermés au Cénacle, en messagers joyeux et audacieux de la Bonne Nouvelle de Jésus. Est-ce que je pourrais faire ce jeu de mots, en disant que la Pentecôte est la fin du déconfinement des premiers disciples ? !

     Une quarantaine, suivie d’une cinquantaine, ça fait – si je compte bien – 90 jours, c’est-à-dire trois mois ! C’est à la fois long et court. Ça dépend pour qui ! Ça dépend pour quoi faire ! La reprise des célébrations eucharistiques – avec toutes les conditions dans lesquelles elles auront lieu – est pour nous une bonne nouvelle, qui correspond à ce temps de la Pentecôte, qu’on appelle volontiers « le Temps de l’Eglise »

     On a souvent entendu parler dans les médias de l’avant et de l’après, avant le Covid19 et après. On a dit que, maintenant, ça ne serait plus jamais comme avant ! Voire ! Ce à quoi nous ramène la fête de la Pentecôte et le temps qui la suit, c’est d’abord au présent, l’aujourd’hui de notre vie, le temps du témoignage et le temps de la Mission. Nous avons beaucoup lu dans la première lecture de ce temps pascal le Livre des Actes des Apôtres : les Apôtres, c’est bien chacune et chacun de nous et les Actes, c’est notre vie quotidienne, la manière dont nous essayons de « mettre en actes » notre foi, notre espérance et notre amour. Alors, maintenant, il n’y a plus ni quarantaine ni cinquantaine, mais aujourd’hui : « Je suis avec vous tous les jours… »

                                                                                                             P. Alain Béal